Cela peut paraître surprenant mais lorsqu’une femme développe un cancer de l’ovaire, elle est généralement déjà d’âge mûr. L’âge moyen est en effet de plus de 60 ans. Il est plus rare que les femmes développent ce type de cancer avant la ménopause. Néanmoins, le risque de développer un cancer de l’ovaire dépend de nombreux autres facteurs. Cependant, s’il n’y a rien d’anormal, comme par exemple un certain type de cancer dans la famille, le risque ne peut pas être évalué concrètement. C’est pour cela que l’on débat régulièrement et que l’on mène des études scientifiques sur la question de savoir s’il faut ou non effectuer des examens de dépistage pour le cancer ovarien. D’après les connaissances actuelles, les examens de dépistage gynécologiques classiques effectués tous les ans sont généralement suffisants. «À ce jour, il n’a pas été démontré qu’un dépistage général par exemple sur la base des marqueurs tumoraux présenterait un avantage. On ne peut donc pas recommander un ‹examen de dépistage du cancer ovarien› systématique chez toutes les femmes. En revanche, chez les femmes présentant un risque accru, je le conseillerais», explique le PD Dr Fehr.


Les facteurs suivants augmentent le risque

  • âge avancé, le plus souvent 60+
  • certains types de cancers dans la famille: cancer du sein, du côlon, de l’ovaire et de la prostate
  • endométriose, c.-à-d., présence de muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine
  • les femmes ayant déjà eu un cancer du sein; ici le PD Prof. Fehr ajoute: «Lorsqu’une femme a déjà eu un carcinome mammaire, on procède systématiquement également à une échographie des ovaires afin d’exclure un cancer ovarien.»
  • mutations du gène BRCA-1; la mutation du gène BRCA-2 joue ici un rôle moindre


Les facteurs suivants réduisent le risque

  • grossesses menées à terme, en particulier à un âge jeune
  • allaitement
  • pilule contraceptive
  • activité physique, sport
  • alimentation équilibrée


Prévention

Si en raison d’un risque accru de cancer de l’ovaire, on a effectué un test génétique chez une femme et constaté une mutation du gène BRCA-1, il est possible d’opérer de manière prophylactique. «On procède alors à l’ablation des ovaires et des trompes de Fallope», explique le spécialiste, PD Dr. Fehr. Il est connu que de nombreux carcinomes de ce type commencent dans les trompes, c’est pour cela qu’il faut également les retirer. Le risque de développer un cancer de l’ovaire suite à une chirurgie est alors quasiment nul pour les femmes présentant une prédisposition génétique. «Le risque de cancer ovarien est également fortement accru chez Angelina Jolie qui a opté pour une ablation des deux seins en raison d’une mutation génétique dont elle était porteuse», rappelle le PD Dr Fehr. «L’ablation prophylactique des ovaires et des trompes de Fallope sera pour elle un sujet d’actualité après 40 ans»

Auteur: Christiane Enders